The Devil & Daniel Johnston

Daniel Johnston, le "fou chantant" de l'Anti Folk, le dessinateur lo-fi, un grand artiste de ces 30 dernières années.

Une de mes grandes claques artistiques de 2009-2010.

J'avais bien entendu parler du personnage et essayé d'écouter quelques-unes de ses premières productions parues au début des années 80. Bien que fan de Bontempi, il faut l'avouer que c'est une musique difficile à pénétrer.

Mais c'est en visionnant le documentaire "The Devil & Daniel Johnston" que j'ai saisi l'ampleur du personnage d'une créativité sans limites. Né aux states en 1981, assez jeune il fait preuve d'un sens artistique exacerbé et d'une exubérance non canalisée. Ayant grandi dans une ambiance religieuse square où régnait une pression familiale, il dédramatise en quelque sorte la situation en mettant en scène son univers. Ado il se fait des délires muni d'une caméra où il rejoue les crises d'hystérie de sa mère, les engueulades du dimanche, son cocon oppressant...il se crée également un univers visuel peuplé de monstres pop...

Cette extension borderline comme mode de survie l'entraine vers la musique :

Vendeur dans un Mc Donald, Daniel Johnston aurait commencé à écrire au début des années 80 des dizaines de chansons pour séduire une fille qui finit par épouser un croque-mort (sans blague !). La chanson My baby cares for the dead évoquerait cette mésaventure. Toute sa vie, il restera obsédé par cette fille.

La musique, son univers pictural et sa vie sont chez lui indissociables. Il enregistre ses premières "chansons" chez lui, sur des cassettes desquelles il fait des copies et qu'il distribue ensuite. 

En général un de ses dessins était collé dessus. Il mixe extraits de dialogues de série télé, sermons de sa mère, il joue du piano et chante de sa voix adolescente. Il se fera connaître localement en s'invitant dans une émission de MTV....ce qui éveille la communauté indy rock de l'époque : Sonic Youth, Kurt Cobain sont bluffés...

Mais sa carrière est interrompue un temps par son instabilité mentale. Maniaco-dépressif il sera interné à maintes reprises. Quand il revient sur scène, on le retrouve obèse et l'air absent des gens que l'on gave de cachetons pour calmer leur folie. 

Aux dernières nouvelles Daniel Johnston se porte mieux, sort de nouveaux disques, à mis un peu d'eau dans sa folie, court toujours après la fille du croque-mort et on peut même acheter ses dessins en vente dans des galeries d'art et sur internet (pour un prix encore modeste). 

Donc étape 1 :

Visionner The Devil & Daniel Johnston. En streaming ici.

étape 2 :

Une discographie sélective pour téléchargements ici.

True love will find you in the end