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mercredi 2 septembre 2009

Inglorious Basterds Vs Tetro....V.O Vs V.F





Alors qu’un chien en face de chez moi vient de lever la pate pour pisser du balcon du premier étage (au bruit je pensais que c’était quelqu’un qui arrosait ses plantes) ─du jamais vu─ quelques mots à propos de deux films appréciés la semaine dernière.

Sans rentrer pleinement dans l’intrigue de ces films, j’aborderai l’aspect linguistique.

Inglorious Basterds (le « Commando des bâtards » pour les francophones) de Quentin Tarantino, Master Kant pour les intimes. Ces « bâtards » forment un escadron de soldats juifs se retrouvant dans la France occupée pour, entre-autre, scalper du Nazi. Brat Pit est leur chef. Mais c’est aussi, et surtout, l’histoire de Soshanna Dreyfus rescapée du massacre de sa famille par un colonel nazi (dit « le chasseur de juifs »), formidablement joué par Christoph Waltz. Sans rentrer dans les détails, il est surtout question d’un cinéma et Du Cinéma au cœur de l’Histoire. Et puis pêle-mêle de changer le cours de cette Histoire, de l’occupation, de vengeance etc.

Tetro de Francis Ford Coppula pas encore sorti en France alors que j’écris ces lignes. Résumé dans Les cahiers du cinéma (lire l’intéressante interview de Copolla après avoir vu le film, car tout est dit : http://www.cahiersducinema.com/article1871.html), ici repris avec quelques incrustes personnelles : Film argentin indépendant, Tetro conte l’histoire d’Angelo et Bennie (Vincent Gallo ─ le bellâtre réactionnaire mais néanmoins excellent acteur ─ et Alden Ehrenreich un surprenant clone de Di Caprio), fils du célèbre Carlo Tetrocini (Klaus Maria Brandauer), un grand chef d’orchestre, arrogant et cruel. Angelo a quitté la famille il y a dix ans pour aller vivre au Buenos Aires, la ville natale de son père, avec l’intention de devenir écrivain. Et n’a plus donné signe de vie. Ayant toujours idolâtré son frère aîné, Bennie se rend a Buenos Aires juste avant de fêter ses 18 ans et débarque chez celui qui se nomme désormais Tetro. Celui-ci vit avec Miranda (Maribel Verdu) dans le quartier bohème de La Boca [ici reconstruit comme les Abbesses d’Amélie Poulain, c'est-à-dire sans touristes ni misère], il est furieux de l’irruption de son petit frère, ayant toujours caché ses origines. En outre, n’ayant pas pu terminer la saga familiale qui était censée le révéler comme artiste à l’égal de son père détesté, Tetro a renoncé à l’écriture. Le film est en noir et blanc, avec quelques séquences de ballet en couleurs, inspirées des Contes d’Hoffman [rien à voir avec Albert Hofman le doc des tripeurs, même si c’est au demeurant assez psychédélique] de Michael Powell. B. K.

Deux grands films de grands réalisateurs. Deux fins magistrales.

Autre point commun, nous y voilà, les langues. Le premier jongle avec trois : l’anglais, le français et l’allemand, voir même l’italien avec ses conséquences dramatiques. De quoi dérouter le (grand) public américain habitué aux V.O en anglais sans sous-titres. A ce propos l’une des affiches américaine (cf image) indique « Can you americans speak any other language than english ? ». On peut même dire que la langue est au cœur de l’intrigue et Tarantino joue subtilement là-dessus. Au lieu de faire parler ses nazis avec un accent à la papa Schultz (Stalag 13, Hogan’s heroes pour les anglophones) il les rend polyglottes. Le changement de langue est même utilisé comme subterfuges : la première scène entre le « chasseur de juifs » et le paysan français ou quand les bâtards essaient de se faire passer pour italiens (mémorable).

Dans un autre registre, et nettement moins central, Tetro joue sur deux langues l’espagnol et l’anglais. Du fait qu’il est questions d’américains en Argentine.

Tout cela pour vous parler du contexte de projection. J’avais déjà rencontré ce « problème » pour d’autres films. Inglorious Bastaerds/ Le commando des bâtards étaient proposé à Montréal en deux versions. A l’ouest, partie plutôt anglophone en V.O, à l’Est et au centre plutôt en V.F. La version originale : donc en anglais, français (avec sous-titres) et allemand (avec sous-titres). La version française doublée en Français, crime de lèse-majesté envers l’intention de Tarantino. Je l’ai bien entendu vu en V.O perdant au passage quelques subtilités dans les dialogues anglais et allemands (sous-titré en anglais) alors que dans ce film les échanges verbaux pleins de suspens prennent le pas sur l’action. De même pour Tetro ou mon anglais a fait défaut sur quelques points. Comme quoi, la géopolitique des langues peut avoir des incidences cinéphiliques…

Ceci n’était qu’un prétexte pour vous inciter à aller voir ces films.

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